Cette nuit, comme beaucoup d’autres, vous n’arrivez pas à fermer l’œil. Et comme à chaque fois que votre sommeil fait des caprices, vous appliquez tous les bons conseils des magazines, de vos amis: se concentrer sur des choses positives, boire un verre d’eau, se mettre à lire en attendant que la fatigue revienne… De temps en temps, quand les périodes d’insomnies durent plus d’une ou deux semaines, on se demande si on ne devrait pas essayer les somnifères. Seulement, sur le sujet, on entend un peu de tout, alors il faut faire le tri, et surtout aiguiser son sens critique pour se faire sa propre opinion. Alors aujourd’hui, au programme, découverte des somnifères : comment fonctionnent-ils, pourquoi font-ils peur, quels en sont les effets négatifs réels ?
Comment fonctionnent les somnifères ?
Parlons technique. Car pour comprendre les effets de ces médicaments, il faut d’abord savoir ce qu’ils contiennent et quelle est leur action sur notre corps.
Les somnifères, ou « benzodiazépines » sont des traitements médicamenteux psychotropes utilisés dans le cadre des troubles du sommeil ou d’angoisse. Les deux sont d’ailleurs très souvent étroitement liés. Leur action : faciliter le sommeil grâce à leurs vertus calmantes.
Leurs propriétés :
- Calmante
- Anxiolytique
- Antiépileptique
- Sédative
Pour faire simple, les somnifères vous « calment » et agissent sur votre état nerveux et non pas sur votre sommeil à proprement parler. Leur action est localisée sur le système nerveux (sur nos neurotransmetteurs), qui voit son activité inhibitrice augmentée. C’est cette sensation qui va vous aider à vous endormir plus facilement.
A savoir : à l’intérieur de la famille des benzodiazépines, il existe plusieurs « classes » de somnifères.
- Les somnifères à courte durée d’action : que le médecin va prescrire pour un trouble de l’endormissement
- Les somnifères à durée d’action intermédiaire : que le médecin va prescrire pour les réveils durant la nuit
- Les somnifères à durée d’action longue : que le médecin va prescrire pour les réveils fréquents pendant la nuit ou réveil très tôt le matin sans pouvoir se rendormir
D’autres somnifères autres que les benzodiazépines existent, mais, à en croire les spécialistes, ils sont efficaces majoritairement sur les troubles au moment du coucher, pas en cas de réveils nocturnes par exemple. Ce serait le cas des médicaments comme l’Imovane®, le Stilnoct® et le Sonata®. Leur action reste très similaire, ainsi que leurs effets secondaires, mais ils agissent plutôt sur les cycles du sommeil pour les réguler (notamment en diminuant la phase I du sommeil et rallongeant la phase II).
Soignent-ils réellement les troubles du sommeil ?
Si on se penche sur l’action des benzodiazépines, ils sont plutôt un coup de pouce pour que nous tombions rapidement dans les bras de Morphée. Mais ils n’agissent pas à proprement parler sur la qualité du sommeil. Ils sont donc une aide pour démarrer la nuit, mais en aucun cas ne pourront, sur le long terme, guérir des causes plus profondes. Comme exposé précédemment, troubles du sommeil et anxiété sont liés, et si les benzodiazépines peuvent soulager temporairement, le stress qui occasionne vos insomnies, lui, perdurera tant que vous ne serez pas allé fouiller du côté de vos angoisses. De plus, même si ce n’est pas un sommeil complètement artificiel, les somnifères contrôlent vos cycles de sommeil, ce n’est donc pas une solution durable pour réguler vos nuits ni réapprendre à dormir paisiblement.
La face obscure des somnifères
Mais le problème majeur des somnifères, c’est surtout leurs effets indésirables. En effet, la liste est longue même si cela varie toujours en fonctions des somnifères et des individus :
- Troubles de la vigilance
- Insuffisance respiratoire
- Somnolence
- Confusion
- Réduction du sommeil paradoxal
- Développement possible de l’état dépressif
- Suppression des rêves
- Accoutumance
Ce dernier effet négatif est d’ailleurs celui à souligner en priorité : les somnifères sont addictifs, et il n’est pas rare que lorsque l’on commence à en prendre, on augmente peu à peu les doses. Car ils ne sont plus aussi efficaces, dont on pourrait penser qu’une plus forte dose sera plus adaptée : erreur ! Les somnifères doivent garder leur aspect exceptionnel et faire l’objet d’un suivi attentif de votre médecin traitant. Le problème à long terme : ne plus réussir à s’endormir sans. Surtout que comme vous avez pu le constater dans la liste précédente, les somnifères modifient notre sommeil naturel : les cycles sont décalés, le sommeil paradoxal se voit diminué voire supprimé à long terme…
Vous l’aurez compris, choisir de prendre des somnifères qui ne doit pas être pris à la légère, et il doit rester pour les cas particuliers. Cependant, lorsque l’on sait que les Français sont les 1ers consommateurs au monde d’hypnotiques (ou somnifères), cela laisse songeur… Quelques mois, et même quelques semaines sont suffisants pour devenir dépendant, alors pourquoi ne pas regarder des remèdes un peu moins costauds avant de se lancer dans les somnifères (qui restent des traitements vraiment lourds). Et si vous demandiez conseil à votre médecin sans demander aveuglément un somnifère et regardiez du côté des astuces qui peuvent vous aider à vous endormir facilement, pour commencer ?