La coqueluche était autrefois la maladie infectieuse entraînant la plus importante mortalité infantile dans le monde. C’est encore, malgré la vaccination, une maladie répandue.
Comment détecter la coqueluche ?
C’est essentiellement en présence de quintes de toux que le médecin fait ce diagnostic. Mais il faut bien dire que beaucoup de bronchites à virus, particulièrement d’une catégorie dite adénovirus, entraînent une toux très quinteuse. Bien souvent le diagnostic de coqueluche est porté à tort.
Le vaccin anticoquelucheux n’est pas extrêmement efficace et l’immunité qu’il entraîne n’est pas de longue durée. Aussi des sujets vaccinés peuvent-ils avoir une coqueluche dont les caractères ne sont pas très typiques, et le diagnostic de coqueluche peut être difficile.
C’est devenu une maladie un peu déroutante. En effet, devant des quintes qui se répètent pendant plusieurs jours, il faut y penser. Comme au cours d’une bronchite traînante et résistante, même sans toux caractéristique, y compris chez un sujet ayant été vacciné il y a quelques années. Une certaine recrudescence actuelle de la maladie fait conseiller un rappel, avec un vaccin acellulaire, en particulier à onze ans.
Quels symptômes ?
L‘incubation est d’environ sept jours et la contamination se fait par contact direct. C’est surtout à la contamination des nourrissons qu’il faut veiller. Chez eux, la coqueluche peut être grave et c’est la raison de la vaccination précoce. Puis, alors que la toux diminue de fréquence, vont s’installer les vraies quintes de coqueluche, avec le fameux chant du coq et une expectoration. L’enfant ne sait pas cracher et ne le fait qu’au cours de deux ou trois maladies pulmonaires, dont la coqueluche : expectoration de mucosités blanchâtres, filantes, comparables à du blanc d’œuf.
La quinte est très caractéristique. Ce sont des secousses de toux, de plus en plus rapprochées, faibles, au cours desquelles l’enfant devient bleu, cyanose, puis reprend sa respiration par une longue inspiration bruyante, et recommence à tousser. Cette longue inspiration c’est le « chant du coq ». Ce dernier est très caractéristique de la coqueluche, car même dans les autres affections faisant tousser en quintes elle n’est jamais aussi nette.
À ce stade de la maladie, dans l’intervalle des quintes, l’enfant ne tousse pas, mais il a de six à huit ou trente à quarante quintes par jour. Elles sont souvent nocturnes, le réveillent et font souvent vomir. Les petits enfants doivent être réalimentés après les quintes. Elles vont persister pendant trois ou quatre semaines puis s’atténuer et disparaître progressivement. Cela dit, il n’est pas rare que, dans le mois ou même les années qui suivent, l’enfant ayant eu une coqueluche tousse en quintes à l’occasion de la moindre grippe ou bronchite.
Pourquoi la coqueluche est dangereuse ?
Évidemment, cette maladie est fatigante à cause de la toux et à cause des vomissements. Le « changement d’air » préconisé pour les enfants des villes pourra n’être pas inutile. L’éviction scolaire est de trente jours après le début des quintes.
La coqueluche peut être grave chez le bébé. Le microbe responsable, le bacille de Bordet et Gengou, cause une importante bronchite et sécrète des toxines entraînant des quintes dites « asphyxiantes ». Au cours de ces dernières bébé perd très facilement la respiration. Cela dit, cela ne s’observe que dans les formes les plus graves. Un bébé ayant une coqueluche à quintes asphyxiantes doit être traité à l’hôpital où la surveillance nécessaire pourra être exercée.
Au cours de la maladie, la radiographie du thorax montre d’importantes images de bronchite ; la formule sanguine est très particulière, avec un grand nombre de globules blancs dont de nombreux lymphocytes ; l’examen des crachats peut détecter le bacille de Bordet et Gengou, et les réactions sérologiques sont positives pour la coqueluche.
Peut-on soigner cette maladie ?
Un certain nombre d’antibiotiques sont actifs. Cela dit, il doivent être utilisés dès le tout début de la maladie. Cette condition est difficilement réalisée car à ce stade le diagnostic n’est pas souvent porté. Associés aux calmants de la toux, ils seront de toute façon utiles et éviteront des complications. L’enfant qui a la coqueluche n’est plus fatigué après la phase de début. Il peut sortir, mais, évidemment, vous ne l’emmènerez pas dans des lieux publics et éviterez le contact avec d’autres enfants.
La maladie survient souvent en été, et nombre de parents devaient chaque année quitter l’hôtel où leur enfant était malade. Il n’y a guère d’autres précautions à prendre. Le régime sera normal et vous serez attentive aux repas car ils déclenchent souvent la toux. Si, dans une famille, un enfant est atteint, il est bon de pratiquer un rappel de vaccination aux autres enfants. De même, lors d’une nouvelle naissance, un rappel sera pratiqué aux aînés.